Voyage au bout de la mine - Le scandale de la Fonderie Horne
Paru le 6 septembre 2023
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« On devrait s’arrêter là. À l’arsenic. C’est déjà bien assez. Trop. Malheureusement, la destruction environnementale et les conséquences sur la santé publique ont beaucoup plus de sources et d’explications encore. Et il faut en parler. » Rouyn-Noranda est une company town. Fondée en 1926, cette ville d’Abitibi s’est développée autour de la Mine Noranda et de la Fonderie Horne. Lorsque le scandale de la contamination à l’arsenic fait surface dans le débat public, en juin 2022, Pierre Céré se demande pourquoi rien n’a changé depuis que des médecins de l’Hôpital Mont Sinaï ont clairement mis en évidence, en 1983, les dangers causés par les métaux traités à la fonderie. Que s’est-il passé pendant toutes ces années ? Le silence de la classe politique était-il complice ? Comment a‑t-on pu ignorer les effets néfastes de ces fumées et poussières toxiques sur la communauté, en particulier sur les enfants vivant à proximité? Anhydride sulfureux, plomb, cadmium, parcs à résidus miniers cachés, paysages lunaires des années 70, contamination des cours d’eau… « On savait. Mais on ne savait pas. » Déterrant couche après couche cent ans de complaisance et de déni, cette enquête dresse un panorama inédit des impacts écologiques et sanitaires de la fonderie. Pour Pierre Céré, le verdict est sans appel : l’État québécois doit assumer ses responsabilités et faire payer la totalité de la facture de la décontamination à Glencore.