La trilo­gie Corvus se décline en trois opus : L’o­pus 1, Le Con­te, relate un événe­ment qui s’est pro­duit dans les années 1860 dans les Can­tons-de-l’Est, alors que des cheminots ont dû tir­er un train à bras d’hommes sur plusieurs kilo­mètres afin d’être rémunérés. L’o­pus 2, Le huis clos, met en abîme l’o­pus 1, se con­cen­trant sur Léo qui, avec son frère Théo, a vécu l’épisode du train remorqué par des hommes. Il est par la suite devenu prêtre et il s’ap­prête dans la cinquan­taine à chang­er de vie. L’o­pus 3, Les Car­touch­es, trace par des dessins aux styles var­iés et de courts textes le por­trait des pio­nniers qui ont défriché la terre et con­stru­it les pre­mières voies fer­rées des Can­tons-de-l’Est. Cet opus est disponible gra­tu­ite­ment en for­mat PDF à www​.moel​le​graphik​.ca. Le huis clos se con­cen­tre sur une ren­con­tre entre Léo, main­tenant prêtre, et Angèle, sa nièce, fille de Théo et de Clara, tous deux décédés. La belle Clara, dont on apprend que Léo était folle­ment amoureux ! C’est donc un Léo tor­turé qui se con­fie à Angèle et lui remet du même souf­fle sa copie du con­te Corvus, gravé par sa mère Clara. À tra­vers Le huis clos, Berthi­aume nous plonge dans cette époque révolue où Théo et Léo se sont faits cheminots et ont par­ticipé à cette incroy­able entre­prise com­mu­nau­taire. Par des recoupe­ments gra­cieux avec les deux autres opus, l’au­teur vient ren­forcer son pro­pos et com­pléter de façon majestueuse ce pari atyp­ique : trois opus, trois ouvrages avec leur cohérence interne pro­pre, qui uni­ver­salisent et mag­ni­fient cette épopée de l’ordinaire.