Au cœur de Mécanique élé­men­taire, pre­mier recueil de Thomas Windisch, se trou­ve l’absence du « tu » amoureux. La poésie devient l’ultime moyen de cul­tiv­er le rap­port du « je » à l’effacement de l’autre, de touch­er à la beauté d’une intim­ité s’effritant dans l’engrenage du temps qui passe. Mais ce recueil est aus­si le refus de voir l’autre dis­paraître et avec elle un monde entier. Assumant un lyrisme flu­vial, l’auteur mobilise l’image poé­tique pour explor­er la thé­ma­tique amoureuse, qui devient elle-même un pré­texte pour décloi­son­ner nos con­cep­tions com­munes de l’espace physique et de la mémoire oublieuse. Livre-épaule, livre-hom­mage, livre-vivant : Mécanique élé­men­taire est tout cela à la fois. Si bien que la poésie, voudrait-on penser, a le pou­voir de préserv­er l’amour brut partagé par deux êtres que les mots ne lais­seront jamais s’éloigner.