La femme meurt en juillet
Paru le 28 septembre 2022
Français
Dans ce recueil, Mélanie Béliveau traite du cancer, de son traitement et des séquelles tant physiques que psychologiques. Sans détour aucun, la poète fait vivre au lecteur le parcours qui va de la chirurgie jusqu’à sa reconquête de la féminité et de la suite des choses. Ce périple est celui d’une femme en particulier, mais il représente également celui de tant d’autres. Tout y est abordé, parfois très délicatement, parfois crûment. Il y est question de l’anesthésie et de la chirurgie, de la conscience embrouillée de la poète quand elle sort des « vapes », de ce qu’elle retient de son expérience des bandages, du drain, du retrait des équipements, des traitements, de l’équipe médicale… Au cours de ce long cheminement, on lit, en poésie, le sentiment d’abandon, ce moment où la vraie bataille commence pour la poète, qui aborde ensuite la période du « foulard », des vêtements amples cachant la poitrine et de tout ce qui domine les premiers jours de convalescence à la maison. Arrive ensuite une certaine révolte. le baiser inachevé la glace trop mince le but manqué de peu on doit se relever avant de s’attraper un projectile dans l’œil là où le mascara coule dans l’océan d’un livre pour enfant La femme meurt en juillet raconte la femme qui vit en la poète, celle d’avant la maladie. C’est un livre dur, franc, direct. Un livre qui fait mal, mais qui, au fil des pages, permet aussi au lecteur d’assister à la réconciliation de cette femme avec le cancer. Peu à peu, on comprend que la poète apprend à s’aimer elle-même et à aimer l’autre à nouveau. Elle recommence à vivre, autrement. Ce livre bouscule souvent le lecteur, mais il le touche également comme une caresse. Il donne à écouter une voix qui évolue du caractère clinique d’un éclairage trop fort jusqu’aux rayons chaleureux d’un soleil empli d’espoirs.