Géants aux pieds d’argile est le nou­veau roman graphique de l’équipe qui a pro­duit René Lévesque – quelque chose comme un grand homme. Situé dans le quarti­er de la Petite-Ital­ie à Mon­tréal, ce réc­it aux enjeux famil­i­aux con­tem­po­rains est une médi­ta­tion tra­gi-comique sur la mas­culin­ité et les prob­lèmes qui en découlent à tra­vers une his­toire impac­tant trois généra­tions. L’accumulation de trau­ma­tismes hérités du passé rend volatile la vie famil­iale pour Pat et Math­ieu. Quand c’est le moment d’être présent pour s’occuper de leurs familles, Pat et Math­ieu ont de la dif­fi­culté à trou­ver l’équilibre. Leurs con­jointes gag­nent plus d’argent qu’eux et voy­a­gent con­stam­ment dans le cadre de leur emploi. Ces trente­naires doivent donc assumer un rôle qui tra­di­tion­nelle­ment était réservé à la femme, c’est-à-dire s’occuper de la mai­son et des enfants. Cette sit­u­a­tion affecte Pat par­ti­c­ulière­ment. Une rage l’habite depuis l’enfance. Ses par­ents se sont séparés alors qu’il était jeune et son père est un alcoolique notoire. Quand Pat reçoit des let­tres, des pho­tos et une mys­térieuse médaille provenant de l’époque où son père, un améri­cain, a servi comme sol­dat pen­dant la guerre du Viet­nam, plutôt que de con­sacr­er son année sab­ba­tique à un pro­jet d’écriture, il entame une enquête obses­sive qui va met­tre en dan­ger sa rela­tion avec sa con­jointe et ses deux enfants. Pat va fouiller le som­bre passé de son père pour com­pren­dre la source de leurs trau­ma­tismes famil­i­aux. Lors de cette quête, il va remet­tre en ques­tion sa capac­ité d’être un bon père de famille, han­té par l’idée qu’il est le reflet de son père, un être amer et mal­heureux qui préfère noy­er le passé dans la bois­son. Cette aut­ofic­tion con­duira Pat au fin fond de sa noirceur et au final, il trou­vera enfin des répons­es à ses ques­tions qui vont le boule­vers­er, ain­si que les lecteurs.